
Avec la sortie du tome 15 en juillet, la série Ranma ½ s’approche de son terme. Rappelons qu’il s’agit de l’édition « originale » qui n’est qu’une version réalisée dans un format un peu plus grand, proposant un peu moins de deux tomes de l’édition (réellement) originale, ce qui fait ici un total de 20. Cependant, elle propose une nouvelle traduction plus fidèle, une nouvelle adaptation graphique et une nouvelle impression, toutes choses qui peuvent motiver un nouvel achat, quand bien même nous aurions déjà la première édition de Glénat (38 volumes sortis entre 1994 et 2002). Après un billet écrit il y a pratiquement trois années de cela, il est temps de faire un petit point sur la tenue du titre dans la longueur. En effet, les bandes dessinées ont tendance (ce qui est souvent regrettable) à durer trop longtemps et de perdre énormément en intérêt au fil des sorties. Cela est encore plus vrai au Japon lorsqu’il s’agit de shônen manga.

Le tome 15 montre toutefois qu’il ne s’agit pas d’une fatalité. En effet, il est surprenant de voir qu’après autant de chapitres, l’humour de Rumiko Takahashi réussit toujours à amuser ses lecteurs et ses lectrices, grâce à une grande inventivité, ce qui permet de masquer efficacement la répétitivité des situations et de la réaction des personnages. Par exemple, le 286e (!) chapitre qui ouvre le présent ouvrage (et qui suit la fin du volume 14) n’est jamais qu’une occasion de plus de mettre en scène nos protagonistes en maillot de bain, avec une relation houleuse entre Kuno et Ranko / Ranma-fille, cette dernière étant (une fois de plus) victime d’un objet hanté (ici, un maillot une pièce d’une grande laideur). Pourtant, cela fonctionne et ce chapitre se révèle extrêmement plaisant à lire grâce aux différentes mimiques de la « fille à la natte ».
Les trois chapitres suivants gardent le rythme, deux étant consacré à une manigance d’Ukyo pour briser le couple Ranma / Akane et un au retour de l’insupportable proviseur du lycée de Furinkan. Ils sont excellents et démontrent tout l’humour et le sens du rythme de Rumiko Takahashi. Toutefois, ce sont les dix (!) chapitres consacrés à un nouveau personnage qui se fait passer pour Ranma auprès de Nodoka Saotome qui forment le gros du tome 15. C’est l’occasion d’une longue (trop longue) série de combats entre les deux Ranma et d’une surenchère de techniques plus puissantes les unes que les autres. Dommage car cela noie les concepts et les informations donnés sur les arts martiaux de l’école mixte et sans complexe de la famille Saotome. À l’inverse, les chapitres consacrés aux sœurs Pink et Link venues tuer le couple Shampoo / Ranma se révèlent être très inspirés sur le plan de l’humour. De plus, leurs pouvoirs basés sur les fleurs sont tels que l’issue est bien incertaine… mais ça, nous le saurons dans le prochain volume.
La lecture du tome 15 montre bien que l’humour n’a pas franchement évolué depuis les tous premiers chapitres alors que six années sont passées (le premier est sorti au Japon en août 1987 et ceux du tome 15 datent de fin 1993-début 1994). La série se renouvelle uniquement grâce à de nouveaux personnages loufoques régulièrement introduits. Il faut reconnaitre que, pour l’instant, cela fonctionne toujours, même si cela donne depuis quelques temps des arcs un peu trop longs (c’était déjà le cas avec ceux consacrés à Herb ou à Shinnosuke). Une comparaison du dessin entre le premier et le quinzième volume montre aussi une absence d’évolution majeure. Pour cela, il faut se tourner vers Inu-Yasha puis Rinne. Malheureusement, c’est pour constater que les changements dans le dessin sont regrettables, aussi bien celui des filles comme Kagome ou Sakura que celui des garçons comme Rinne. Sachons donc profiter de cette absence d’évolution pour apprécier chaque nouvelle sortie de Ranma ½.

Bah tu pourrais préciser ce que sont ces « changements regrettables ». ça finit un peu abruptement tout ça xD
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Tu as raison. En fait, j’ai prévu tout un texte sur l’évolution graphique des œuvres de Rumiko Takahashi. Du coup, je n’ai pas été clair dans ce billet, certainement parce que ce n’est pas encore clair dans mon esprit. De plus, je vouais faire un texte plus court, moins développé que ceux que je fais dernièrement, d’où mon idée de billet dédié à ce point particulier.
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