Une boulimie d’exposition en 2017 : ne faudrait-il pas un peu de tempérance ?

expositions paris 2017

Dans ce billet, je vais aborder un thème sur lequel je ne m’exprime que très peu (sauf sur Instagram). En effet, en 2017, j’ai battu mon record d’expositions visitées sur une année : plus d’une cinquantaine ! Certes, certaines sorties comportent plusieurs expositions à la fois (jusqu’à quatre voire cinq), mais cela représente tout de même plus d’une trentaine de journées dans l’année, soit un peu plus d’une toutes les deux semaines. À mon sens, il s’agit là d’un maximum. D’ailleurs, sur la petite communauté d’une douzaine de personnes « conviées » à ces occupations, nous ne sommes que trois vraiment à être partants à (pratiquement) chaque occasion. Il faut dire qu’il ne faut pas avoir grand-chose d’autre à faire le week-end ni avoir charge de famille… D’ailleurs, le dernier quadrimestre a vu une chute de la taille de notre petit groupe. Il va falloir repenser le programme de 2018, je pense, même si janvier devrait être sur le même rythme que 2017, c’est-à-dire infernal.

En cette fin d’année, si propice aux bilans, voici donc un retour en arrière sur une année d’expositions parisiennes, exceptionnelle par le nombre mais aussi par la qualité de certaines d’entre elles. Ces expos remarquables sont regroupées par lieu plutôt que par thème et sans chercher à suivre un ordre chronologique.

Le Grand Palais

Expo JardinsCertes, nous ne sommes allés au Grand Palais que pour deux expositions en 2017 (il y en a quatre par saison), mais, en fait, nous les faisons toutes (le fait que j’ai l’abonnement Sésame joue car pour l’amortir sans bénéficier de la remise d’un CE, il ne faut pas en rater). Toutefois, elles étaient toutes les deux excellentes, surtout Jardins au thème original, aux œuvres variées et à la scénographie réussie qui a attiré une dizaine d’entre nous (en deux visites). Rodin, l’exposition du centenaire était intéressante surtout pour les œuvres des autres artistes exposées et leur filiation avec le « père de la sculpture moderne ». En plus, comme je n’y connais pas grand-chose en sculpture, c’était une bonne occasion pour moi de voir autre chose.

Le Musée du quai Branly

Expo Color LineSi nous fréquentons beaucoup ce musée, c’est à cause (ou grâce) à l’un d’entre nous, ce qui nous a même amené à prendre « en masse » un abonnement annuel. Pour ma part, je ne suis pas très fan d’arts premiers, ce qui fait que je ne suis pas toujours passionné par nos visites. Pourtant, Color Line, L’Afrique des routes et Picasso primitif ont été trois excellentes surprises, chacune dans son domaine. La première et la deuxième étaient variées, diverses du fait d’un fil conducteur très lâche, la troisième réussissait à mettre en parallèle l’œuvre de Picasso et une de ses influences principales, l’art africain.

Les Arts Décoratifs

Expo BauhausVoilà un autre établissement où nous allons souvent même si nous n’y avons fait qu’un seul passage cette année. Fidèles à certaines habitudes, nous avons pu voir L’esprit du Bauhaus lors de l’avant-dernière journée. Si l’expo était un peu « fourre-tout », elle mettait en lumière tous les aspects de ce courant artistique (dont j’ignorais une grande partie). Et tant qu’à être sur place, autant faire Tenue correcte exigée qui s’est révélée être tout à fait réussie, surtout dans sa première partie, plus subversive et historique qu’orientée mode, ce que je reproche un peu à la seconde partie, trop orientée « marque ».

Le Centre Pompidou

Expos Evans et HockneyEncore un haut lieu de nos pérégrinations. Je ne garde pas un souvenir impérissable de Cy Twombly, trop abstrait et trop « primitif » à mon goût. En matière de peinture contemporaine, j’ai nettement plus apprécié une partie du travail de David Hockney (mais pas tout). Je retiens surtout Walker Evans, le « photographe de l’Amérique », avec le souvenir de son exposition à la Fondation Cartier-Bresson visitée il y a presque dix ans. Enfin, même si l’espace n’était pas très grand, (re)voir les créations de Franquin avec Gaston, au-delà de Lagaffe à la BPI a permis de passer un bon moment.

Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Expo Derain Balthus GiacomettiNous n’allons pas assez souvent au MAM à mon goût, faute de volontaires (et comme je ne fais pratiquement rien seul…). D’ailleurs, on ne s’y retrouve chaque fois qu’en tout petit comité. Et c’est bien dommage… Il faut croire qu’entre celles et ceux qui préfèrent l’art contemporain, ou à l’inverse, les autres qui préfèrent l’art figuratif de la renaissance ou l’impressionnisme, il n’y a pas grand-monde pour voir les œuvres de la période 1900-1945. Pourtant, Derain, Balthus, Giacometti. Une amitié artistique était vraiment réussie. Variété des thèmes, scénographie didactique, qualité des œuvres, tout concourrait à un beau succès.

Après ces quelques exemples d’institutions muséales incontournables pour nous (auxquelles on peut ajouter le Musée Guimet aux expos peu intéressantes en 2017, et la Cité des sciences et de l’industrie qui continue à être décevante), cette année a été l’occasion de découvrir de nouveaux lieux ou de revenir à d’anciens rouverts après travaux.

La Maison Européenne de la Photographie

Expos MEP : Gao Bo et Vincent PerezCela faisait longtemps que j’étais curieux de visiter ce centre devant lequel je voyais souvent des files de visiteurs débordant dans la petite rue de Fourcy (on n’est pas dans le Marais pour rien). Vincent Perez. Identités et Gao Bo. Les offrandes ont été les déclencheurs (il y avait trois autres expositions dont deux assez anecdotiques). Si la première était classique, quoiqu’un peu courte, avec de beaux portraits en grands formats, la seconde était une exposition d’art contemporain très intéressante à la thématique frappante. En effet, l’artiste chinois n’a pas eu une enfance facile, c’est le moins que l’on puisse dire, et ses œuvres sont assez morbides quoique fascinantes.

L’Orangerie

Expo Tokyo-ParisSi j’ai eu l’occasion d’aller au Jeu de Paume il y a quelques années, je n’étais jamais allé à l’Orangerie, pourtant située tout à côté. D’ailleurs, je n’étais pas le seul… L’exposition Tokyo-Paris Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum of Art a permis de « corriger » cette erreur. C’était une bonne exposition, avec de nombreuses pièces intéressantes, notamment un grand tableau de Zao Wou Ki (parce que jusqu’ici, je n’ai pu voir que ses « crobards » ou ses poteries, rien qui permette de crier au génie). Et nous avons pu aller voir les Nymphéas géantes de Monet à l’étage, ne l’oublions pas !

Le Musée de Montmartre

Expo Montmartre au cinémaCela faisait longtemps que je voulais visiter ce musée et une occasion s’est présentée cet été. Du coup, c’est assez nombreux que nous sommes allés voir Montmartre, décor de cinéma. L’expo, quoiqu’assez grande, n’était pas très passionnante, peut-être à cause d’une scénographie très linéaire et peu variée. Il faut dire qu’il n’est pas facile de présenter le cinéma sous une forme statique (des affiches et des photos) ou sous une forme dynamique mais tronquée (des extraits). Toutefois, le lieu, le jardin et Montmartre ont justifié ce passage.

La Monnaie de Paris

Expo À Pied d'oeuvre(s)Avec la fermeture durant quelques années pour cause de rénovation des lieux, nous avions cessé d’aller à la Monnaie de Paris (même si nous n’y allions que rarement, de toute façon). Avec l’exposition À pied d’œuvre(s), nous avons pu revenir sur les lieux d’une de nos premières visites, en 2005. Cette manifestation célébrant les 40 ans du Centre Pompidou présentait quelques pièces majeures « horizontales » du Centre national d’art et de culture sis un peu plus loin, de l’autre côté de la Seine. C’était passionnant et très photogénique même si je reste très dubitatif à propos des performances présentées, à la fois en tant qu’art et en tant que support.

Le Musée Maillol

Expo Pop ArtFermé pour cause de faillite de la société organisant les expositions temporaires dans ce lieu dédié à un sculpteur amateur de femmes nues, le Musée Maillol a rouvert il y a peu avec une programmation orientée vers l’art contemporain. Ne connaissant pas grand-chose au courant artistique présenté par Pop Art — Icons that matter, je tenais absolument y aller, à la fois pour voir les changements effectués par les travaux et m’instruire. Ce fut donc une excellente surprise avec une exposition aérée, didactique malgré une fichue interdiction de photographier les œuvres présentes. Ce dernier point m’énerve à chaque fois (je n’ai pas investi dans un APN compact expert pour le laisser dans la sacoche) et semble être une spécialité de Culturespace, le nouveau gestionnaire qui gère aussi le Musée Jacquemart-André où nous allons régulièrement malgré un tarif excessif et la petitesse de l’espace dédié aux expos. Au moins, c’est vaste à Maillol et on y retournera.

Cette petite revue ne couvre pourtant même pas un tiers des expositions visitées en 2017. Néanmoins, cela donne une bonne idée de ce qui est un de mes principaux passe-temps avec la lecture de bandes dessinées. Pour finir, je vous laisse avec une douzaine de photos (après tout, c’est mon dada) illustrant ce court résumé d’une année d’expositions à Paris.

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Machines à dessiner au Musée des arts et métiers

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L’Afrique des routes au Musée du quai Branly

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Montmartre, décor de cinéma au Musée de Montmartre

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Gao Bo. Les offrandes à la MEP

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Cy Twombly au Centre Pompidou

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Tenue correcte exigée aux Arts Décoratifs

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Ciao Italia ! au Musée national de l’histoire de l’immigration

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Jardins au Grand Palais

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Nymphéas à l’Orangerie

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À pied d’œuvre(s) à la Monnaie de Paris

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Au-delà des étoiles, le paysage mystique au Musée d’Orsay

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Walker Evans au Centre Pompidou