2019, une année d’expositions

Si j’ai beaucoup écrit en 2018 sur les expositions et sur l’art, cela n’a pas été le cas en 2019 avec un seul et unique billet portant sur le sujet. Pourtant, l’année qui vient de s’écouler n’a pas été avare en visites (pratiquement quatre par mois). Néanmoins, je peine un peu à citer les plus enthousiasmantes, ce qui pourrait expliquer un certain silence sur ces douze derniers mois. En fait, une des deux qui m’ont vraiment emballé n’est pas éligible car elle n’a duré que les cinq jours du Festival d’Angoulême : « Batman 80 ans » a bénéficié d’une scénographie assez incroyable et d’un contenu varié s’adressant à plusieurs types de publics (des néophytes aux fans). C’était d’autant plus fort qu’il s’agissait d’une exposition de festival, donc très éphémère.

Il y a quand même une exposition qui m’a tout particulièrement plu et qui se place donc en haut de mon top 2019 : « Charlie Chaplin, l’homme-orchestre ». Quand on pense que je n’avais pas prévu de la faire, on peut avoir des doutes sur la qualité de la programmation que je réalise tous les trois-quatre mois. La Philharmonie de Paris a réussi à présenter de façon chronologique l’œuvre de Chaplin (en très grande partie muette) sous l’angle musical, montrant les qualités de compositeur de celui-ci mais aussi sa science du film muet en N&B.

Il ne reste donc qu’à évoquer les expositions « simplement » intéressantes. Cela va être rapide, surtout qu’elles se sont principalement concentrées sur janvier. Il y a eu tout d’abord « Picasso. Bleu et rose » au Musée d’Orsay. Pour un ignare comme moi en histoire de l’art, il était vraiment intéressant de connaître ces deux périodes artistiques du maître de la peinture moderne. Ensuite, il y a « Giacometti – Entre tradition et avant-garde » au Musée Maillol. Si le titre est d’une nullité totale, ce n’était pas le cas de l’exposition, surtout pour quelqu’un comme moi qui apprécie le travail du sculpteur italien. Il est d’ailleurs prévu d’aller voir sous peu « Cruels objets du désir ». Enfin, concernant aussi le début de l’année 2019, je retiens deux expositions plus japonisantes : « Vagues de renouveau. Estampes japonaises modernes 1900-1960 » à la Fondation Custodia et « Taiyô Matsumoto – Dessiner l’enfance » au Musée d’Angoulême.

Ensuite, il faut attendre trois mois pour trouver un autre événement qui m’ait vraiment intéressé : « Vasarely – Le partage des formes » au Centre Pompidou. C’était l’occasion de découvrir tous les aspects de l’œuvre de l’artiste franco-hongrois et de replonger dans un certain esthétisme des années 1970-1980. Une dimension nostalgique (je crains que je ne commence à le devenir) n’est certainement pas étrangère à mon appréciation finale. Il faut à nouveau laisser passer six  mois et l’exposition « Mondrian figuratif au Musée Marmottan Monet » pour avoir quelque chose d’un peu captivant. Certes, « Rouge. Art et utopie au pays des Soviets » (Grand Palais) ou « Le modèle noir, de Géricault à Matisse » (Orsay) étaient bien sympathiques mais, en partie, déjà vues en d’autres occasions.

Il y a eu deux grosses déceptions : « Computer Grrrls – Histoire·s, genre·s, technologie·s » à La Gaîté Lyrique et « Nous les Arbres » à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Dans le premier cas, la scénographie était complètement ratée et une grande partie de l’exposition, plutôt hors sujet de mon point de vue, était consacrée à de l’art contemporain (avec des œuvres suffisamment nulles pour aller au Palais de Tokyo, si vous voulez mon avis, ha ha !). Pour la seconde, l’attente d’avoir quelque chose d’aussi réussi que « Le Grand Orchestre des Animaux » était trop forte (surtout que le communiqué de presse faisait bien le parallèle). Le résultat était, somme toute, banal et manquait de variété. Sur un thème proche, « Le rêveur de la forêt » au Musée Zadkine était bien mieux (mais trop petite et avec trop peu de pièces pour être réellement marquante).

Pour conclure, il n’est pas étonnant, malgré un total annuel de 44 expositions visitées, de constater que depuis six mois, nous ne tournons plus qu’à deux visites mensuelles. Autre constatation, nous avons découvert pas moins de six nouveaux lieux : la Fondation Custodia, La Gaîté Lyrique, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, la Bibliothèque polonaise, le Musée Zadkine et la Philharmonie de Paris, liste à laquelle il faudrait ajouter le nouvel emplacement (peu emballant) de la Fondation Henri Cartier-Bresson. Après, difficile de dire comment l’année 2020 va se dérouler car, même si le programme est chargé, il m’est impossible d’estimer à quel point il sera respecté. Bah ! On verra bien…

Mes jeux vidéo : les RPG

Étant parti avec Romiz, un de mes quatre compagnons de « courses » du samedi matin (une tournée des librairies BD situées dans le quartier St Michel / St Germain à Paris) à la recherche du rayon jeux vidéo à Gibert « bleu » qui a disparu du rez-de-chaussée il y a quelques semaines, je suis tombé sur un ouvrage des éditions Pix n’Love que je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter (l’effet Richard Garriott, sans aucun doute) et de lire durant le week-end. Lecture passionnante s’il en fut et à l’origine du présent billet.

L’Histoire du RPG – Passés, présents et futurs

Raphaël Lucas a écrit un livre réellement captivant (mais malheureusement épuisé) qui aborde tous les aspects des jeux vidéo de type RPG (Role Playing Game, c’est-à-dire les jeux de rôle), principalement d’un point de vue historique. C’est ainsi que les RPG de plateau, les proto-RPG informatiques nés dans les universités américaines et les premiers titres commercialisés sont passés en revue et permettent de comprendre une grande partie de la production vidéoludique, des années 1980 aux années 2010, des USA au Japon en passant par l’Europe. Cerise sur le gâteau, les nombreux témoignages de Richard Garriott, le créateur d’Ultima.

Si je ne me suis pas très intéressé aux passages concernant les JRPG, les jeux vidéo de rôle japonais (moi et les consoles, ça a toujours fait deux), n’ayant jamais pu accrocher au gameplay nippon (malgré quelques petites tentatives), et si j’ai un peu regretté que mes titres chouchous soient parfois un peu trop rapidement décris, voire oubliés comme Moebius : the Orb of Celestial Harmony et sa « suite » Windwalker – A Tale from Moebius (Origin System), la lecture des presque 330 pages de l’ouvrage m’a permis de me rappeler d’un certain nombre de CRPG (Computer RPG) avec lesquels j’ai passé tant d’heures il y de nombreuses années de ça. Il faut dire que le style clair et fluide de l’auteur, ainsi que les nombreuses illustrations (même si j’aurais aimé qu’elles soient parfois moins envahissantes et avec plus de captures d’écran de jeux), ont fortement aidé à ce voyage dans mon passé de joueur sur micro-ordinateur (Vic 20 en 1983, Commodore 64 entre 1984 et 1988, Amiga entre 1987 et 1993, PC entre 1992 et 2004).

Ultima III – IX

Si je me suis amusé à ressortir la « Dragon Edition » d’Ultima IX pour la photo introduisant ce billet, j’ai utilisé la boite de la VF pour présenter la saga. J’ai aussi privilégié la compilation sur CD des deux premières trilogies plutôt que de mettre sur la table tous mes originaux (je les ai tous sauf le II… quoiqu’il s’agisse de la réédition de 1986 pour le I). Ultima est l’un des deux CRPG fondateurs du genre avec Wizardry (que je n’ai jamais apprécié, l’ayant testé un peu sur le tard) et, en ce qui me concerne, la saga qui m’aura le plus marqué et qui se sera étalée sur presque vingt ans. Le jour où j’ai terminé l’épisode IX, j’ai arrêté de jouer sur ordinateur (du moins pour mes loisirs, étant donné que j’ai travaillé pour l’industrie du jeu vidéo jusqu’en 2006).

Ceci dit, les épisodes les plus mémorables restent Quest of the Avatar (le IV), que je suis allé acheter peu de temps après sa sortie en 1985 grâce à un bon de réduction généreusement donné par un camarade. Je me souviens de m’être précipité sur Warriors of Destiny (le V) lors de sa sortie en 1988, d’avoir été époustouflé par son introduction, sa richesse et son gigantisme. Pour moi, il s’agit du meilleur des Ultima avec The Black Gate (le VII, appelé La Porte noire en VF)… Ce dernier reste dans ma mémoire pour son graphisme « révolutionnaire », son histoire (développée dans la partie II et les extensions) et sa noirceur. Les deux qui m’ont le moins marqué sont The False Prophet (le VI, auquel j’ai joué en 1992 sur PC alors qu’il était sorti en 1990) et Pagan (le VIII, tellement raté) que j’ai terminé en utilisant une solution dans les deux cas.

Exodus – Ultima III est un cas à part. Avec le recul, il n’est pas très passionnant mais c’est cet épisode qui m’a fait découvrir la série et c’était quand même une sacrée révolution à l’époque de sa sortie. Je n’ai pas réellement joué aux deux premiers ni aux deux Underworld même avec l’aide des Clue Books (nombreux) que je possède toujours. Pour vous donner une petite idée de mon fanatisme de l’époque, j’ai même acheté par correspondance aux USA (au début des années 1990, hein !) le livre The Official Book of Ultima de Shay Adams (directeur de la collection de guides de jeux Quest for Clues et Questbusters dont je possède plusieurs volumes).

J’ai réussi à aller jusqu’au bout d’Ascension (le IX) mais il m’a fallu quelques années pour cela. Acheté fin 1999 en édition spéciale US puis début 2000 en VF, je l’ai terminé après un long détour par Baldur’s Gate & Co. J’ai toujours eu un peu de mal avec la 3D dans les jeux vidéo et je pense que ça a été une erreur de la part de l’éditeur d’abandonner le système des tuiles 2D pour essayer de faire moderne. Enfin, je n’ai jamais joué à la version Online même si je l’ai achetée (en budget) sans même l’installer, le jeu multijoueur ne collant pas avec mes habitudes (globalement, sur les dernières années, je jouais uniquement le dimanche matin).

The Bard’s Tale

J’étais persuadé d’avoir les originaux US de 1986-1988 mais je n’ai retrouvé que les versions anglaises, dont les atrocités visuelles de 1988. D’un autre côté, il me semble que j’ai encore à fouiller deux cartons de jeux C64-Amiga-PC difficilement accessibles, que j’ai eu la fainéantise d’aller récupérer au fin fond du grenier. Je n’ai pas de souvenirs très précis de Bard’sTale. Il faut dire que je n’y ai pas rejoué (à la différence des autres CRPG évoqués ici) et que cela remonte à plus de trente ans. Je n’arrive même pas à me souvenir si j’ai terminé le troisième opus (par contre, j’ai des réminiscences de son auto-mapping si pratique). Il me semble l’avoir achevé (après tout, j’ai les trois Clue Books officiels) mais…

Pourtant, c’est incontestablement une trilogie sur laquelle j’ai passé pas mal de temps entre 1986 et 1988 et je me rappelle avoir pris beaucoup de plaisir à y jouer. Je me souviens aussi de son graphisme travaillé sur Amiga et de son intro musicale mais c’est sur C64 que j’ai joué aux trois épisodes. Le premier se passait dans la ville de Skara Brae et il se finissait assez rapidement, d’après de vagues souvenances. Le deuxième donnait un grand esprit de liberté puisque nous pouvions nous balader à l’extérieur. Le troisième, heu… ben… Quoi qu’il en soit, tout ceci me donnerait presque l’envie d’essayer d’y rejouer, en tout cas avec la version remastérisée sortie en 2018 et disponible sur Steam même si graphiquement, elle ne donne pas trop envie.

Baldur’s Gate & Co

Donjons et Dragons, je connaissais surtout par la série des « Gold Box » de SSI, des CRPG plutôt repompés sur Bard’s Tale mais qui appliquaient les règles de licences D&D comme celles des Royaumes oubliés ou de Dragonlance. J’en ai essayé plusieurs, à commencer par Pool of Radiance, mais sans être convaincu. Néanmoins, je garde un bon souvenir de Dark Sun: Shattered Lands notamment pour son univers post-apocalyptique mais je n’ai jamais pris le temps de le terminer, par manque de temps et de motivation (je crois).

Cependant, c’est avec Baldur’s Gate et ses déclinaisons que j’ai vraiment pu apprécier de jouer dans cet univers. Il faut dire que le jeu proposait un graphisme extraordinaire, une jouabilité réussie et une immersion dans l’aventure comme je n’en avais connu qu’avec les épisodes V et VII d’Ultima. C’est donc au début de l’année 1999 que j’ai découvert cette nouvelle franchise éditée par Interplay. Celle-ci m’a fait passer des heures et des heures sur mon PC, surtout qu’une extension était sortie peu après le jeu principal. Preuve de mon attachement à ce titre, je l’ai rachetée en version enhanced chez le canadien Beamdog en 2013 (et j’ai prévu d’acquérir les autres opus même si j’ai pris du retard sur ce point).

Mon avatar, un paladin, beau blond baraqué, et son équipe (à parité H/F)

La sortie de Baldur’s Gate II: Shadows of Amn à la fin de l’année 2000 m’a fait mettre en pause une nouvelle fois Ultima IX. Et cela ne s’est pas arrangé avec la sortie de l’extension Throne of Bhaal à l’été 2001 qui mettait fin à la saga (et qui m’a fait refaire une partie des quêtes). Entre temps, je m’étais intéressé Icewind Dale, une version plus hack ‘n’ slash de Baldur’s Gate, situé dans le même univers mais dans un autre lieu et avec d’autres personnages. Sympa mais pas inoubliable, sauf pour les décors hivernaux, magnifiques. D’ailleurs, je n’ai jamais eu le courage de terminer Icewind Dale II en 2002, préférant enfin me remettre à ma série fétiche (au moins, Origin avait eu le temps de sortir les nombreux patchs rendant jouable Ascension).

Toutefois, avant Icewind Dale, il y eu Planescape: Torment. Ça, c’était du RPG : un univers incroyable, totalement decay, des personnages improbables, des décors époustouflants. Bref, ce qui a dû se faire de mieux en matière de CRPG, et de tous temps. J’ai passé une bonne partie de l’année 2000 à jouer avec ce jeu de rôle. Cependant, il n’a pas connu un grand succès public, sûrement à cause de son ambiance très « dark ». Du coup, il n’y a jamais eu de suite alors que je l’attendais comme, j’imagine, tous ceux qui y avaient joué, tant l’envie de retrouver le monde de Planescape était grand. Une autre raison pourrait être l’achat d’Interplay par Titus interactive fin 2002, ce qui a achevé l’éditeur américain tel que je l’appréciais, déjà en grandes difficultés. Que peut-on attendre de bon quand un malade et un moribond s’associent…

J’ai donc passé quatre années formidables avec les jeux de Black Isle Studio (j’ai aussi essayé Fallout en son temps, mais sans accrocher à son système de tour par tour, trop lent à mon goût). Cependant, la disparition du studio n’a pas porté un coup fatal à mon envie de jouer à des CRPG. En effet, Origin ne m’a pas captivé que par sa série des Ultima.

System Shock et Deus Ex

Avant de lire L’Histoire du RPG – Passés, présents et futurs, je n’avais pas pensé classer System Shock et ses homologues en RPG. Pourtant, tous les éléments définissant le genre sont présents dans ces différents jeux, et surtout existent depuis bien longtemps, à commencer par la vue à la première personne. En effet, avant leur arrivée, les FPS tels que Doom étaient passés par là. J’ai passé beaucoup de temps sur Shadow Caster d’Origin, Heretic et Hexen: Beyond Heretic d’id Software (les trois jeux étant développés par Raven) et dans mon esprit, il s’agissait de variantes plus intellectuelles et plus calmes, empruntant de nombreux aspects aux jeux d’aventure et de rôle. J’étais obnubilé par la vue subjective, comme tout le monde à l’époque…

Pourtant, la 3D m’a permis de plonger dans les RPG d’une façon plus immersive qu’avec la fameuse vue du dessus en 2D. Je me souviens encore du stress ressenti dans les couloirs de la station spatiale dans System Shock où la mort pouvait vous attendre à chaque tournant ou croisement. Pour survivre, il fallait vraiment être prudent dans ses déplacements, surtout au début du jeu où on était assez désarmé et ignorant de ce qu’il se passait. De plus, le cyberespace était représenté de façon convaincante, même si combattre Shodan, la maléfique IA, s’est révélé être assez pénible pour cause d’une trop grande répétitivité.

En 1999, après cinq années d’attente, System Shock 2 reprenait chez un autre éditeur (Electronic Arts, qui liquidera Origin début 2004 après l’avoir racheté en 1992) avec les mêmes concepts mais en les améliorant très nettement, rendant ainsi l’immersion encore plus profonde : encore un excellent souvenir vidéo-ludique. Un troisième épisode est prévu en 2020 (cette fois chez OtherSide) même si aucune date réelle n’est annoncée pour l’instant. Cette fois, l’attente, pour les fans, aura duré plus de vingt ans. Sachant que Paul Neurath et Warren Spector, deux des principaux auteurs du premier opus, ont annoncé être de la partie, il n’est pas impossible que je me remette à combattre Shodan dans quelques temps.

Deus Ex

J’ai suivi Warren Spector sur Deus Ex en septembre 2000. Il faut dire que j’ai joué à un grand nombre des jeux auxquels il a participé, à commencer par les premiers Wing Commander (les meilleurs) et Serpent Isle. Et je n’ai pas été déçu tant le monde mis en place dans Deus Ex est une réussite. Entre les différentes possibilités de jouer (on peut la jouer en douceur, discret comme un voleur et éviter la plupart des combats, ou alors, se faire le scénario à la bourrin), un univers cohérent, très Blade Runner, avec une philosophie de vie, un réel propos politique, une 3D vraiment réussie (pour l’époque), j’ai vraiment adoré y jouer.

Malheureusement, je n’ai pas pu prolonger cette expérience joueur en 2004 avec la suite, Deus Ex: Invisible War, la faute à un plantage systématique peu après le début (causé par une incompatibilité avec ma carte vidéo ATI, j’imagine). Le temps qu’il soit corrigé, j’avais arrêté de jouer aux jeux vidéo, consacrant mes loisirs aux mangas et à Mangaverse. De plus, les critiques de l’époque étaient assez mauvaises (je n’ai aucune idée si elles étaient justifiées). Ce n’est que maintenant que j’ai réalisé qu’il y a eu d’autres épisodes par la suite, dont un assez récemment.

Mon dernier avatar dans le nouveau RPG de Richard Garriott

C’est ainsi que s’est arrêtée ma « carrière » de joueur sur PC. Il y a bien eu quelques tentatives comme de rejouer à Ultima V sous émulateur DOS ou à Ultima VII sous Exult, sans oublier, entre 2013 et 2015, la volonté de jouer une nouvelle fois à Baldur’s Gate, en version enhanced. J’en suis tout de même au chapitre 7, pas loin de la fin, donc. Début 2017, j’ai essayé de jouer à Shrouds of the Avatar, le successeur annoncé aux Ultima de Richard Garriott. Détestant les contrôles, n’appréciant pas trop le graphisme 3D, je n’ai pas achevé la première mission (du moins, pour l’instant). Néanmoins, il ne faut jamais dire jamais et il n’est pas impossible que je revienne aux CRPG durant l’année 2020…

Ces petits festivals de BD parisiens…

Notre petit groupe de mangaversiens parisiens irréductibles apprécie surtout le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, comme on peut s’en apercevoir facilement sur ce blog WordPress. Cependant, notre année BD est aussi rythmée par trois petites manifestations parisiennes dédiées à la bande dessinée « indépendante », c’est-à-dire aux petits éditeurs. Deux d’entre elles revendiquent même un croisement avec d’autres arts visuels. À l’occasion de l’édition 2019 du SoBD qui vient de se dérouler dans le quartier du Marais, voici un petit billet revenant sur différentes éditions du Pulp Festival, de Formula Bula et du SoBD. Nous y passons généralement une demi-journée, le samedi après-midi (donc très loin des trois à cinq jours consacrés à Angoulême).

Pulp Festival

Sise à Noisiel dans le 77, c’est-à-dire loiiiin du centre de Paris, cette manifestation est née de la collaboration entre La Ferme du Buisson, un centre culturel centré sur les arts visuels et l’art contemporain, et Arte, la chaine franco-allemande à vocation culturelle. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le Pulp Festival se revendique à la croisée des arts et propose un programme très orienté « spectacle du vivant ». Nous y allons depuis la première édition qui s’est déroulée en mars 2014, principalement pour les nombreuses petites expositions qui y sont montées. En effet, le programme de rencontres et tables rondes est assez pauvre et souvent à des horaires peu pratiques. Une année, nous sommes restés assister à un spectacle, mais… comment dire… le mélange art/spectacle contemporain, ce n’est pas trop notre came (à la différence des expositions) même avec de telles têtes d’affiche comme Philippe Dupuy, David Prudhomme et le groupe Moriarty.

Les deux éditions les plus mémorables en ce qui me concerne sont celles qui se sont déroulées en 2015, notamment grâce aux expositions La Chute de la maison Usher, Bandes fantômes et La Visite des Lycéens, et en 2017 pour la pièce de théâtre Animal moderne ainsi que la rencontre avec Liv Strömquist (de plus, les expositions étaient intéressantes). La moins mémorable est celle de 2018, je n’y suis pas allé tant rien ne m’y attirait. L’édition 2019 valait surtout pour les expositions consacrées à Posy Simmonds et à Alberto Breccia. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que le Pulp Festival commence à tourner un peu en rond et ne propose plus grand-chose d’étonnant ou de nouveau pouvant nous motiver à faire tant de chemin. Bah, nous verrons bien en 2020, mais nous devrions continuer à y aller, pour voir les expositions, bien entendu.

Formula Bula

Né grâce à la Mairie de Saint-Ouen et à Ferraille, le festival veut mettre en avant la bande dessinée indépendante et les arts qui lui sont associés. L’expérimentation en est le moteur à ce qu’il parait. Nous avons raté la première édition qui s’était déroulée en mai 2011, mais pas la deuxième, en mai 2013, intéressés par l’exposition (réussie) sur Le Roi des mouches. Néanmoins, l’éclatement de la manifestation sur de nombreux lieux, le manque d’intérêt pour le reste de la programmation (nous avons quand même assisté à une table ronde que l’on aurait pu louper sans rien rater) ont fait que nous n’avons pas trouvé le « plaisir » promis par les organisateurs.

Ceci dit, comparée à la troisième édition, déplacée au mois de septembre et dans le dixième arrondissement, c’était une franche réussite. Le manque de place au Point Éphémère (une salle de concert bien sympathique mais inadaptée pour une telle manifestation, la taille ridicule des expositions, notamment celle consacrée à Francis Masse, l’inintérêt et l’inconfort des rencontres, un système de dédicace, certes original mais trop contraignant en temps (en plus, ce n’est pas quelque chose qui nous intéresse réellement), font que nous avions rayé Formula Bula de nos agenda 2016 et 2017 par manque d’affinités.

Ceci dit, en 2018, grâce à la venue d’Art Jeeno, d’un nouveau lieu central (la médiathèque Françoise Sagan) et de l’exposition « Spirou, la fin de l’insouciance », nous y sommes revenus et été favorablement surpris par les améliorations proposées, à commencer par un village des éditeurs (dits indépendants, bien entendu). Résultat, nous y sommes retournés en 2019, faisait même le déplacement à la médiathèque ainsi qu’au Point Éphémère, le village des éditeurs ayant été déplacé par manque de place pour raisons de travaux. Il faut dire que l’exposition Blutch nous avait motivés. Résultat, nous devrions en être en 2020. Néanmoins, Formula Bula est, pour moi, clairement la moins intéressante des trois manifestations considérées ici, et c’est celle où nous passons le moins de temps.

SoBD

Si nous avons raté les deux premières éditions situées à la galerie Oblique (2011 et 2012), nous sommes fidèles à la manifestation depuis novembre 2013 et son élargissement aux (petits) éditeurs de BD, sans oublier son emménagement dans la Halle des Blancs Manteaux. Le point fort de SoBD est incontestablement l’ensemble des rencontres organisées autour d’un « pays invité », c’est-à-dire regroupant diverses auteur·e·s d’une même nationalité. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer des auteur∙e∙s en provenance de Grande-Bretagne, de Taïwan, de Suède, de Suisse, du Canada et, en 2019, de Pologne. Pour la Suède et surtout pour la Pologne, c’était l’occasion de découvrir la bande dessinée de ces deux pays, tant ces deux nations sont peu éditées en francophonie. Pour les autres, c’était l’occasion d’améliorer nos connaissances, et surtout la possibilité de rencontrer Seth et Chester Brown en dehors d’Angoulême.

Les petites expositions intitulées « Musée Éphémère » donnent chaque année l’opportunité de découvrir des planches d’artistes réputés comme David B., Goossens, Florence Cestac, Marc-Antoine Mathieu, etc. et nous passons énormément de temps à discuter avec certains éditeurs comme Les Editions du Canard ou Le Lézard Noir. Mention spéciale à l’année 2014 où nous sommes, a-yin et moi-même, restés au repas éditeurs du samedi soir, jouant ainsi aux pique-assiettes et permettant à Stéphane Duval de ne pas se retrouver seul en territoire (presque) inconnu. Des trois festivals abordés ici, c’est le seul où il nous arrive régulièrement de revenir le dimanche pour assister à telle ou telle rencontre, ce qui est révélateur de l’intérêt qu’on y porte.

Cependant, cessons-là ce petit retour vers le passé et projetons-nous sur Angoulême 2020 !