
Notre petit groupe de mangaversiens parisiens irréductibles apprécie surtout le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, comme on peut s’en apercevoir facilement sur ce blog WordPress. Cependant, notre année BD est aussi rythmée par trois petites manifestations parisiennes dédiées à la bande dessinée « indépendante », c’est-à-dire aux petits éditeurs. Deux d’entre elles revendiquent même un croisement avec d’autres arts visuels. À l’occasion de l’édition 2019 du SoBD qui vient de se dérouler dans le quartier du Marais, voici un petit billet revenant sur différentes éditions du Pulp Festival, de Formula Bula et du SoBD. Nous y passons généralement une demi-journée, le samedi après-midi (donc très loin des trois à cinq jours consacrés à Angoulême).
Pulp Festival
Sise à Noisiel dans le 77, c’est-à-dire loiiiin du centre de Paris, cette manifestation est née de la collaboration entre La Ferme du Buisson, un centre culturel centré sur les arts visuels et l’art contemporain, et Arte, la chaine franco-allemande à vocation culturelle. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le Pulp Festival se revendique à la croisée des arts et propose un programme très orienté « spectacle du vivant ». Nous y allons depuis la première édition qui s’est déroulée en mars 2014, principalement pour les nombreuses petites expositions qui y sont montées. En effet, le programme de rencontres et tables rondes est assez pauvre et souvent à des horaires peu pratiques. Une année, nous sommes restés assister à un spectacle, mais… comment dire… le mélange art/spectacle contemporain, ce n’est pas trop notre came (à la différence des expositions) même avec de telles têtes d’affiche comme Philippe Dupuy, David Prudhomme et le groupe Moriarty.
Les deux éditions les plus mémorables en ce qui me concerne sont celles qui se sont déroulées en 2015, notamment grâce aux expositions La Chute de la maison Usher, Bandes fantômes et La Visite des Lycéens, et en 2017 pour la pièce de théâtre Animal moderne ainsi que la rencontre avec Liv Strömquist (de plus, les expositions étaient intéressantes). La moins mémorable est celle de 2018, je n’y suis pas allé tant rien ne m’y attirait. L’édition 2019 valait surtout pour les expositions consacrées à Posy Simmonds et à Alberto Breccia. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que le Pulp Festival commence à tourner un peu en rond et ne propose plus grand-chose d’étonnant ou de nouveau pouvant nous motiver à faire tant de chemin. Bah, nous verrons bien en 2020, mais nous devrions continuer à y aller, pour voir les expositions, bien entendu.
Formula Bula
Né grâce à la Mairie de Saint-Ouen et à Ferraille, le festival veut mettre en avant la bande dessinée indépendante et les arts qui lui sont associés. L’expérimentation en est le moteur à ce qu’il parait. Nous avons raté la première édition qui s’était déroulée en mai 2011, mais pas la deuxième, en mai 2013, intéressés par l’exposition (réussie) sur Le Roi des mouches. Néanmoins, l’éclatement de la manifestation sur de nombreux lieux, le manque d’intérêt pour le reste de la programmation (nous avons quand même assisté à une table ronde que l’on aurait pu louper sans rien rater) ont fait que nous n’avons pas trouvé le « plaisir » promis par les organisateurs.
Ceci dit, comparée à la troisième édition, déplacée au mois de septembre et dans le dixième arrondissement, c’était une franche réussite. Le manque de place au Point Éphémère (une salle de concert bien sympathique mais inadaptée pour une telle manifestation, la taille ridicule des expositions, notamment celle consacrée à Francis Masse, l’inintérêt et l’inconfort des rencontres, un système de dédicace, certes original mais trop contraignant en temps (en plus, ce n’est pas quelque chose qui nous intéresse réellement), font que nous avions rayé Formula Bula de nos agenda 2016 et 2017 par manque d’affinités.
Ceci dit, en 2018, grâce à la venue d’Art Jeeno, d’un nouveau lieu central (la médiathèque Françoise Sagan) et de l’exposition « Spirou, la fin de l’insouciance », nous y sommes revenus et été favorablement surpris par les améliorations proposées, à commencer par un village des éditeurs (dits indépendants, bien entendu). Résultat, nous y sommes retournés en 2019, faisait même le déplacement à la médiathèque ainsi qu’au Point Éphémère, le village des éditeurs ayant été déplacé par manque de place pour raisons de travaux. Il faut dire que l’exposition Blutch nous avait motivés. Résultat, nous devrions en être en 2020. Néanmoins, Formula Bula est, pour moi, clairement la moins intéressante des trois manifestations considérées ici, et c’est celle où nous passons le moins de temps.
SoBD
Si nous avons raté les deux premières éditions situées à la galerie Oblique (2011 et 2012), nous sommes fidèles à la manifestation depuis novembre 2013 et son élargissement aux (petits) éditeurs de BD, sans oublier son emménagement dans la Halle des Blancs Manteaux. Le point fort de SoBD est incontestablement l’ensemble des rencontres organisées autour d’un « pays invité », c’est-à-dire regroupant diverses auteur·e·s d’une même nationalité. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer des auteur∙e∙s en provenance de Grande-Bretagne, de Taïwan, de Suède, de Suisse, du Canada et, en 2019, de Pologne. Pour la Suède et surtout pour la Pologne, c’était l’occasion de découvrir la bande dessinée de ces deux pays, tant ces deux nations sont peu éditées en francophonie. Pour les autres, c’était l’occasion d’améliorer nos connaissances, et surtout la possibilité de rencontrer Seth et Chester Brown en dehors d’Angoulême.
Les petites expositions intitulées « Musée Éphémère » donnent chaque année l’opportunité de découvrir des planches d’artistes réputés comme David B., Goossens, Florence Cestac, Marc-Antoine Mathieu, etc. et nous passons énormément de temps à discuter avec certains éditeurs comme Les Editions du Canard ou Le Lézard Noir. Mention spéciale à l’année 2014 où nous sommes, a-yin et moi-même, restés au repas éditeurs du samedi soir, jouant ainsi aux pique-assiettes et permettant à Stéphane Duval de ne pas se retrouver seul en territoire (presque) inconnu. Des trois festivals abordés ici, c’est le seul où il nous arrive régulièrement de revenir le dimanche pour assister à telle ou telle rencontre, ce qui est révélateur de l’intérêt qu’on y porte.
Cependant, cessons-là ce petit retour vers le passé et projetons-nous sur Angoulême 2020 !
« Spirou, la fin de l’insouciance » ?
C’était sur Spirou la série ou bien Spirou le magazine ? Je me suis abonnée y’a un mois par nostalgie (j’ai lu Spirou hebdomadairement pendant toute ma vie jusqu’à mon départ au japon et à mon retour, je n’ai pas eu le courage de lire la pile qui m’attendait… mais ma soeur a hérité de l’abonnement familial)… mais du coup, j’oublie tout le temps de le lire (je me suis abonnée en digital).
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C’est Spirou la série. C’est une série parallèle écrite et dessinée par Émile Bravo (j’imagine qu’elle est prépubliée dans le magazine, ceci-dit). J’avoue ne pas être fan de la série principale, mais cette variation est vraiment réussie et l’expo qui lui était consacrée à la médiathèque Françoise Sagan était très plaisante (malgré un espace limité).
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