
Après deux années quelques peu contrariées en matière de sorties (plus ou moins) culturelles, voici un petit bilan couvrant les années 2020 et 2021. En effet, entre fermetures sanitaires, jauges et annulations de manifestations liées à la bande dessinée, j’ai retrouvé un rythme similaire à celui d’il y a une dizaine d’années. En effet, avec 12 expositions (sur 6 sites) en 2020 et 12 (sur 10 sites) en 2021, je suis bien loin des 44 expositions (sur 26 sites) visitées en 2019. Cependant, au delà de la quantité, c’est le changement concernant les lieux qui me semble le plus marquant.
Ces deux dernières années ont donc été un peu particulières en matière de visites d’expositions. Il faut dire que les différents confinements et les règles sanitaires mises en place sont à l’origine d’un très net ralentissement de cette activité principalement dominicale. Si la chute de 2020 s’explique par les confinements successifs et les fermetures des musées pendant de longues périodes, l’absence de reprise en 2021 s’explique surtout par une habitude perdue et la nécessité de réserver sa visite, ce qui est une contrainte lorsqu’on ne sait pas si on pourra être présent ou non le jour J. La fermeture du Grand Palais pour de longs travaux de rénovation, une de nos destinations principales, et l’annulation du FIBD d’Angoulême de 2020 n’ont rien arrangé.
Sur la douzaine d’expositions vues en 2020 et 2021, il est intéressant de voir un changement concernant la typologie des lieux. Alors que les musées avaient nos préférences jusqu’à fin 2019 et même début 2020, ce sont les galeries et les bibliothèques qui sont dorénavant privilégiées, généralement le samedi après-midi et non plus le dimanche matin. Surtout, nous nous sommes essentiellement recentrés sur la bande dessinée. Néanmoins, l’année 2022 devrait permettre de reprendre des habitudes perdues avec, pour commencer, La Collection Morozov à la Fondation Vuitton, et une visite prévue pour la mi-février. Ensuite, le FIBD d’Angoulême (qui aura exceptionnellement lieu en mars) devrait relancer « la machine » pour le reste de l’année. En attendant, voici un petit retour sur ces deux dernières années :
2021 : 12 = 5 en galerie – 4 en bibliothèque – 3 en musée et assimilé
2020 : 12 = 1 en galerie – 3 en bibliothèque – 8 en musée et assimilé
Pour rappel :
2019 : 44 = 0 en galerie – 2 en bibliothèque – 51 en musée et assimilé
2020



L’année 2020 commence sur un rythme élevé. De ces deux premiers mois, je retiens surtout Gemito (1852-1929) – Le sculpteur de l’âme napolitaine au Petit Palais dont les sculptures et dessins sont impressionnants de maitrise. Le Festival d’Angoulême (et ses nombreuses expositions) permet, entre autres, de mieux connaître l’œuvre de Wallace Wood et de Calvo (malgré les défauts de scénographie de cette dernière). Puis c’est l’occasion de découvrir un nouvel espace d’exposition à Paris avec l’Institut Giacometti et Giacometti / Sade – Cruels objets du désir. Intéressant. Le mois de mars débute bien avec les planches surréalistes de David B. à la galerie Anne Barrault puis… plus rien. C’est le confinement, c’est la fermeture des espaces culturels. Ce ne sont pas les expositions peu intéressantes, à l’exception de Miniatures. Le disque pour enfants en France (1950 → 1990), proposées par la Médiathèque Françoise Sagan dans le cadre de Formula Bula, festival annulé pour cause de rechute Covid généralisée, qui relèvent un bien pauvre bilan 2020.
2021



En 2021, le rythme n’augmente pas. Si les espaces culturels sont ouverts, les habitudes sont perdues, des réticences à passer de longs moments dans des espaces confinés et les jauges nécessitant des réservations préalables, sans oublier l’annulation du Festival d’Angoulême font qu’il faut attendre l’été pour retrouver le chemin des cimaises. Cela commence doucement à Compiègne avec À la lumière du soleil levant (car j’y suis un des intervenants), puis c’est Uderzo, comme une potion magique au Musée Maillol qui marque réellement cette reprise. Si l’exposition est un peu trop hagiographique (quelle surprise…), elle permet de se rappeler qu’Albert Uderzo était un dessinateur extrêmement doué. S’ensuit Elles font l’abstraction au Centre Pompidou. La manifestation est intéressante du point de vue de l’histoire de l’Art (et de l’effacement des femmes), il y a des pièces vraiment fascinantes, mais elle se révèle un peu trop répétitive et finalement un peu gavante. Cependant, le retour du Covid entraine un nouvel arrêt des expositions du dimanche, ce que ne compensent pas les quelques visites de galeries souvent peu intéressantes ou instructives. Au moins, elles sont gratuites. Pourtant, voir des planches originales de Jean-Claude Mézières à la Galerie du 9ème art ou de José Roosevelt (et de revoir l’auteur à cette occasion) à la galerie Achetez de l’Art est un réel plaisir. Néanmoins, cela fait peu à l’arrivée pour un bilan… Allez, on y croit pour 2022 même si janvier est parti pour un zéro pointé !