
Alors que j’ai dû changer en urgence de téléphone il y a une semaine, cet événement (je n’en change pas si souvent) m’a inspiré un billet sur un sujet sur lequel personne ne devait m’attendre, celui des téléphones mobiles, devenu des smartphones ou ordiphones. En effet, je suis connu auprès de mon entourage pour détester ces derniers, les pratiques qui se sont développées auprès de la majeure partir de la population. Pourtant, mon histoire avec les « téléphones intelligents » est ancienne.
Cette détestation ne m’est venue qu’avec le tactile et le développement des usages mobiles liés au Web 2.0, sans oublier la fascination que les petits écrans semble exercer sur une grande partie de la population. Ceci ne va pas changer avec la panne de mon BlackBerry Q10, ce qui m’a amené à acheter un KEY2 dans la foulée et passer ainsi d’un OS fermé et abandonné à l’écosystème Android. Ceci dit, je suis resté fidèle à la marque canadienne (les téléphones sont désormais hongkongais car conçus et fabriqués par TCL) et à ses claviers physiques, prolongeant une bonne vieille habitude.

J’ai eu très tôt un téléphone GSM, dès 1994 (si je me souviens bien), un Lisa P 9041 (en réalité, un Ericsson 1523 ou GF198) avec son clapet et son antenne rotative accompagné d’un abonnement au réseau Itineris (devenu Orange quand France Telecom a fusionné toutes ses marques et ses services, réseau auquel je suis resté abonné tout le temps). Je suis d’ailleurs resté globalement fidèle à la marque Ericsson (même si j’ai eu un Nokia et un Alcatel à un moment donné) puisque j’ai utilisé un GA628 puis un T68i (un Sony-Ericsson) durant la première moitié des années 2000. De même, mon premier « smartphone » a été un autre Sony-Ericsson : le K600i. Ce modèle, je l’ai eu début 2006 (en mars si mes estimations ne sont pas trop mauvaises).

Après avoir utilisé durant deux années (entre 2009 et début 2011) l’ultra plat (je passais mon temps à le chercher caché entre deux feuilles de papier) C902 , j’ai découvert l’univers BlackBerry quand j’ai dû changer de téléphone pour cause (habituelle) de batterie défaillante. Un client m’avait donné son ancien Bold 9000 que j’ai utilisé très brièvement avant de passer au Bold 9780 en avril 2011. J’ai ainsi pu me passer (pour les SMS) du T9 avec lequel j’étais une buse, ce qui faisait que certaines personnes se moquaient fort justement de moi (n’est-ce pas Cosmos/TongRaider ? ☺) et que j’étais stupéfait par la dextérité de certaines personnes (a-yin pour donner un exemple). Il y avait enfin un vrai clavier, avec toutes les lettres de l’alphabet, et même plus !
Je suis ensuite passé au Q10 et au tactile (partiel du fait de son clavier physique) en avril 2014 après de nombreuses années de résistance. C’est le téléphone que j’ai utilisé le plus longtemps, quasiment cinq ans, les batteries des précédents ne tenant généralement que trois années (nettement moins dans le cas de l’ultra-fin C902). D’ailleurs, ce n’est pas la batterie qui m’a fait changer (elle tenait encore facilement une journée et demi) mais la panne de la connectique USB, interdisant toute recharge ou connexion à un PC. J’espère que le nouvellement acquis KEY2 durera autant que le Q10, surtout vu son prix prohibitif pour des caractéristiques assez moyennes, tout bien considéré.
Ce bref historique de mes différents téléphones mobiles montre bien comment d’utilisateur éclairé je suis passé au fil des années à la position d’utilisateur conservateur. Le tournant s’est effectué en partie en 2009 lorsque j’ai remplacé mon smartphone K600i pour un C902 alors que les écrans tactiles avaient fait leur apparition depuis quelques temps. Tout comme Sony-Ericsson, j’ai « raté » le virage du tactile, tout en ne le regrettant pas. De même, je ne me suis jamais intéressé au côté « smart » de mes « phones » même si j’en ai eu assez tôt avec une connexion 3G (nécessaire pour connecter mon ordinateur portable à Internet où que je sois). Je ne me suis jamais passionné pour les PDA (Personal Digital Assistant), préférant les PC portables, plus polyvalents et complets. Je me souviens pourtant assez bien des Psion Series 3 et du Nokia 9000 Communicator, mais en tant que simple observateur, pas en tant qu’utilisateur.
En 2011, j’ai récidivé, cette fois avec les BlackBerry, en préférant le Bold 9780 à un modèle de la série Storm ou Torch. Le passage au Q10 a été « douloureux » avec la perte du stick au profit du tactile, heureusement qu’il restait le clavier physique. Ne voulant pas me passer de ce dernier, je suis donc passé au KEY2 (la version LE rogne un peu trop sur tout à mon goût, surtout pour un modèle qui reste assez cher). J’ai au moins gagné un écran nettement plus confortable, tant celui du Q10 était minuscule selon les normes des années 2010. Mais au prix d’un encombrement notable, surtout une fois placé dans son étui portefeuille… Reste à espérer que la partie « téléphone » soit au niveau attendu car ce que je demande en premier à un smartphone, c’est d’être un bon téléphone (ce que n’ont jamais été les iPhones par exemple). Ensuite, c’est de pouvoir échanger par SMS et e-mails.

Cette détestation du tactile s’est étendue aux PC Netbook, ou aux touchpads multi-points (et éventuellement à pression). J’utilise très peu ma tablette transformable PC Acer Switch (sauf pour lire des BD en PDF presse) et je ne supporte pas les nouvelles générations de pavés tactiles, trop tactiles justement. Il faut dire que dans le monde de l’ordinateur de bureau ou portable, le tactile ressort plus du gadget que du pratique. C’est certainement lié aux habitudes prises, mais pour l’instant, rien ne vaut une simple souris pour utiliser Windows (sauf un stylet peut-être). Il est permis de penser que ce n’est plus le cas pour de nombreux enfants. Cependant, essayez de faire une sélection précise avec Photoshop avec un écran tactile ou un touchpad et vous reviendrez m’en parler !

Pour en revenir aux téléphones, n’étant jamais (jusqu’ici) passé à iOS (jamais de la vie) ou à Android (bien obligé), je suis resté à l’écart des usages devenu habituels des smartphones : les réseaux sociaux, les jeux et les vidéos. Il faut dire qu’à l’instar de la téléphonie, mon usage d’Internet est passé de « plutôt précurseur » (milieu des années 1990) à « ringard » regrettant l’évolution 2.0 qui a vu les réseaux sociaux remplacer les forums, les blogs remplacer les sites web statiques et les échanges s’appauvrir considérablement. Je déteste ce qu’est devenu Internet, je ne comprends pas les gens qui passent leur vie accrochés à leur téléphone, discutant en marchant ou en conduisant, tapant des messages dans les transports ou en conduisant, jouant à des jeux sans intérêt ou regardant des vidéos débilitantes…

Je déteste donc les réseaux sociaux, à commencer par Twitter et Facebook, de grands pourvoyeurs de mensonges, de manipulations et de stupidités, je suis atterré par la médiocrité des vidéos à succès sur YouTube, etc. Je me suis d’ailleurs accroché avec un copain (coucou, Key ☺) sur le Discord de Mangaverse à ce sujet, ce cher Key n’ayant pas la même position que moi, et l’un n’arrivant pas à comprendre l’autre. Certes, il y a des aspects positifs dans les réseaux sociaux, mais ils sont tellement noyés par ceux, innombrables, qui sont négatifs. Il y aurait de quoi faire un billet, d’ailleurs… Or, pour moi, ce sont les smartphones (par leur usage massif) qui ont amplifié ce mouvement et tiré encore plus vers le bas le contenu d’Internet jusqu’à en arriver à ce point de non-retour. Pourtant, même si je déteste les smartphones, même si je ne suis pas resté plus de 24 heures sans en avoir. Paradoxe, quand tu nous tiens…
Quand même, hervé, les videos que les gens regardent ne sont pas toute débilitantes xD
Elles peuvent même être passionnantes et informatives. YT c’est toi qui choisis ce que tu regardes et avec un bon bloqueur, t’as même pas à subir la pub…
Mais sinon, j’ai remarqué que mon nouveau smartphone est trop sensible au toucher, c’est pas la joie d’ouvrir des trucs alors que tu veux juste scroller sur l’écran… J’ai pas beaucoup d’apps, et aucun jeu (j’ai déjà le PC exprès pour jouer et une PS4, j’ai du mal à me projeter à jouer sur un écran aussi petit… c’est probablement parce que j’ai jamais joué au game boy étant plus jeune, parce que ma soeur qui en avait un n’a aucun problème avec ça, elle. mais bon, ça doit bouffer les batteries, les jeux…)
pareil pour les vidéos, je trouve l’écran trop petit pour regarder quoi que ce soit confortablement. j’imagine que ça peut dépanner en voyage, peut-être ? moi il me faut une tablette au minimum, sinon ça vaut pas le coup.
Hervé, j’ai une mauvaise nouvelle. je crois qu’on est vieux. oO
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La masse des vidéos que regardent les gens sont abêtissantes, je le maintiens 🙂 Et c’est en tant que consommateur de YouTube que je le dis ! Mais comme l’accueil est dynamique et prend en compte notre profil, on ne s’en aperçoit pas.
En fait, je l’ai réalisé quand je me suis connecté sur YouTube à partir d’un poste jamais utilisé. Sans historique, je ne sais pas comment le choix des recommandations s’est fait (j’imagine par leur popularité), et j’ai été atterré par les propositions faites par les robots de YouTube sur la page d’accueil générale (ils ont compris que pour moi, il fallait surtout mettre du Métal finlandais, ha ha).
Sinon, oui, nous ne sommes plus de cette époque, déjà… Cela me fait continuellement penser à ce roman de Vernor Vinge : « Rainbow’s End » (que je conseille vraiment pour qui veut avoir une idée de ce qui pourrait nous attendre avec l’hyperconnexion).
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