Baldur’s Gate 3, l’acte 2 : un jeu mature ?

Ayant terminé l’acte 2 de mon troisième « run », il est plus que temps de faire un nouveau point sur un jeu qui a été porté aux nues de façon un peu exagérée l’année dernière. Par rapport à ma première partie, j’ai bien mieux compris les mécanismes du jeu, surtout au niveau des combats et des stratégies à mener pour pouvoir vaincre l’adversité. Devrais-je alors changer d’avis ? N’ayant toujours aucune envie de dépendre de jets (virtuels) de dés, ni passer du temps à élaborer la bonne tactique afin de gagner tel ou tel combat un peu difficile, j’ai encore plus « moddé » Baldur’s Gate 3 afin d’améliorer mes compétences et de bénéficier ainsi de bonus lors de ces fameux jets. Je bénéficie ainsi de modificateurs suffisamment importants au point de supprimer la dimension aléatoire du jeu, ayant généralement 90% de chance de réussite. C’est ce côté aléatoire qui m’avait tant énervé à mes débuts, devant obtenir dans certains cas un total de 20 (c’est-à-dire obligatoirement une réussite critique), voire parfois bien au dessus (jusqu’à 30, score inatteignable pour moi à l’époque). D’aucuns pourraient penser que je perds alors tout l’intérêt du jeu mais, non, je peux ainsi mieux apprécier l’histoire et ses différents embranchements. Dorénavant, même en mode Honneur (je sais, il n’y a pas d’honneur à jouer ainsi), je piétine tous mes ennemis et je me réjouis d’avance de la déculottée que je vais infliger aux différents « boss » de l’acte 3. Lors de ma deuxième partie, il ne m’a fallu qu’un tour pour mettre à genoux Raphaël (OK, on était 14 dans l’équipe). Je reviendrai sur le système des MODs dans un prochain billet WordPress, mon acte 3.

Un jeu non fini

Il y a un point sur lequel Baldur’s Gate 3 n’est pas un jeu mature, c’est celui de la finition. En effet, Larian nous a vendu un produit inachevé, bourré de bugs, et surtout après avoir supprimé plusieurs pans du jeu. Cela a, par exemple, rendu inaccessible toute la partie de l’histoire liée à la Ville Haute (et notamment des quêtes avec Jaheira). L’accès nous en est interdit, des quêtes semblent se terminer un peu trop rapidement, de nombreux dialogues ont été retrouvés par les moddeurs, des tas d’objets ne servent à rien, etc. Il y a certes un espoir d’en retrouver une partie avec d’éventuels DLCs, par exemple pour nous vendre une série de quêtes en Avernus, ou nous permettre enfin d’aller dans la ville haute. L’article de Millenium lié au début de ce paragraphe est particulièrement édifiant. Alors, certes, la pratique n’est pas nouvelle dans le monde du jeu vidéo, et Larian est un (pas si) petit studio, mais il y a vraiment de quoi se sentir floué, surtout pour un jeu qui a été durant trois ans en early access et qui s’est très bien vendu, à un tarif élevé de 60 € sur Steam et 70 € sur le PlayStore.

Après six patchs et 22 hotfix en l’espace d’un peu plus de 18 mois, tout ce que nous avons pu « récupérer » pour l’instant est une fête de la victoire et moins de plantages… Par contre, il faut toujours un PC surpuissant (pas sur la carte graphique mais sur le processeur). L’optimisation du code est vraiment devenu une notion étrangère au monde du développement, surtout dans le jeu vidéo. Il ne nous reste donc plus qu’à espérer qu’un jour (lointain), une version « définitive » ou « complète » soit proposée, un peu comme Larian l’a déjà fait avec les deux Divinity Original Sin. En attendant, pour pallier au manque de choix dans les races ou dans les sorts pourtant disponibles dans l’univers de Donjons et Dragons, il faut ajouter de nombreux MODs. D’ailleurs, il se murmure que les meilleurs pourraient être officiellement intégrés au jeu à l’occasion d’un prochain patch qui ajouterai aussi une fonction de gestion de ces fameuses extensions non-officielles, y compris pour les possesseurs de versions PS5 ou Mac.

Un jeu sexuellement explicite (et sexiste)

Un point sur lequel Larian n’a pas tout à fait menti est le côté érotique et la possibilité de dénuder les personnages du jeu. Un certain nombre de MODs permettent même d’amplifier cet aspect de Baldur’s Gate 3. Si on accepte la nudité au début de la partie, les différentes romances proposées débouchent sur une relation charnelle totalement déshabillée. De plus, il est possible de coucher avec une diablesse mais aussi avec un incube ou une succube (le choix est proposé). À chaque fois, cela débouche sur une cinématique qui peut être assez chaude : celles avec Gayle, Karlach ou l’Empeureur sont assez gratinées quand celle avec Ombrecœur reste bien sage. Et le naturisme est autorisé au camp (voire durant l’aventure), il suffit de ne pas porter de tenue décontractée ni de sous-vêtements. Les tenues et armures du jeu étant particulièrement laides (je ne félicite pas les designers de Larian), j’utilise les équipements proposés par un des MODs les plus populaires (mais il y en existe de nombreux autres), dans sa version NSFW histoire d’assumer ce côté mature.

Néanmoins, même si les relations homo et hétérosexuelles sont possibles avec les personnages dits d’origine, que quelques couples lesbiens sont proposés, le sexisme reste bien présent dans Baldur’s Gate 3, y compris dans ses MODs (il en existe un qui déshabille les PNJ femmes mais pas les hommes). Tout d’abord, lors de la caractérisation de son avatar, il est possible de choisir la taille de son pénis mais pas celle de ses seins. Plusieurs MODs vont dans le sens de l’agrandissement des organes génitaux (généralement les pénis) ou des caractères sexuels secondaires féminins (les seins gonflés, les pubis rasés) mais pas pour avoir un plus grand réalisme, surtout en ce qui concerne les poitrines féminines qui font très artificielles, même dans le jeu de base (dans ce dernier cas, on parle de version vanilla). Si on rencontre bien Nocturne, une transsexuelle MtF, elle est bien la seule et aucun autre personnage relevant de la transidentité ne semble présent. Il en est de même pour les couples de même genre : c’est donc possible pour des femmes (tant mieux) mais il n’y a aucun couple d’hommes (ou je les ai raté après presque 200 heures de jeu). Or, on sait bien quelle homosexualité plait à un public masculin et celle que ce même public rejette catégoriquement. Cette diversité était pourtant proposée de façon bien plus naturelle dans la franchise Horizon, notamment dans Forbidden West, preuve que cela est possible.

Toutefois, ne boudons pas notre plaisir tant l’aventure et la majeure partie des quêtes sont prenantes, malgré les coupes opérées par le studio. Je continue à trouver des nouveaux embranchements de quêtes, des dialogues différents alors que je joue toujours un peu de la même façon. Qu’est-ce que ça va être lorsque je ferai une partie plus cynique, voire plus du côté des « méchants » ? De plus, j’espère bien réussir à « conclure » avec Astarion, car même en lui offrant mon sang toutes les nuits, il ne veut toujours pas aller dans ma couche. Voilà donc une romance que j’ai encore à développer, tout comme celles avec Halsin ou avec Minthara. Comme la jalousie a tendance à être la règle dans notre petit groupe, il me faudra peut-être encore deux ou trois « runs » supplémentaires pour arriver à mes fins !

Baldur’s Gate 3, l’acte 1

Après une bonne soixantaine d’heures de jeu à Baldur’s Gate 3 et après avoir bouclé les actes 1 et 2 (sur 3) et exploré les environs de la Porte de Baldur, il est temps de faire un premier point sur un jeu assez énervant, frustrant et décevant, tout en restant captivant. En effet, Larian Studios a réussi l’exploit de faire un jeu que j’ai envie de jeter (virtuellement) à la poubelle, tout en ne pouvant pas m’empêcher d’y revenir afin de conclure cette aventure se déroulant à nouveau dans la fameuse ville située à Faerün. Le temps est venu d’écrire le premier acte (sur deux) de mon billet consacré à un des jeux vidéo les plus attendus de cette année 2023.

Une aventure prenante aux multiples possibilités

Le point fort de BG3 est la possibilité de faire de nombreux choix, que ce soit tant dans la création du personnage principal que durant l’histoire, notamment lors des dialogues. La gestion des conséquences de ces choix semble bien gérée (il me faudra finir au moins une première fois le jeu pour mieux juger lors d’une autre partie), même s’il apparait déjà que certains passages ont l’air d’être obligatoires, quelle que soit sa façon de jouer. Pour ma part, je n’ai pas choisi la facilité en privilégiant la force brute sur l’intelligence et la magie. En effet, les caractéristiques des personnages ont une influence sur la découverte et les dialogues, donc sur la façon de commencer puis de résoudre les (très) nombreuses quêtes secondaires. La variété dans les dialogues et des réactions rendent le jeu très vivant. Il en résulte un jeu très prenant et même addictif sur certaines phases. Indéniablement, la grande permissivité des choix dans le scénario est la grande réussite de l’équipe créative de Larian Studios. Par exemple, ayant raté la libération de Lae’zel après le crash du Nautiloïde (oui, j’ai pris à gauche là où j’aurai pu aller à droite à un embranchement), j’ai retrouvé bien plus tard notre teigneuse Githyanki qui avait réussi à se libérer elle-même. Je n’ai pas eu à retourner à ce fameux croisement pour pouvoir la recruter. D’ailleurs, tous les personnages dits « d’origine » sont recrutables et ont des quêtes associées, au point qu’il est difficilement envisageable de pouvoir toutes les faire.

Une difficulté absurde et reposant trop sur l’aléatoire

En mode normal, les nombreux combats sont trop difficiles à mon goût. Quelques avis m’avaient prévenu, mais j’ai voulu quand même tenter le coup. Mal m’en a pris lorsque les ennemis ont commencé à avoir un certain niveau. Les jets de dés sont trop souvent défavorables, du moins, je le ressent ainsi. On subit très régulièrement des réussites critiques avec des dégâts bien trop importants par rapport à ce qu’on inflige nous même (et pourtant, j’ai triché sur mes classes d’armure). Il faut dire que lorsqu’on est une équipe de quatre qui doit combattre une quinzaine (voire plus) d’ennemis (et que ceux-ci peuvent agir deux fois par tour et pas vous), ceux-ci ont automatiquement plus de chance que ça soit eux qui réussissent un massacre. Ces jets de dès sont, heureusement, invisibles durant les combats surtout avec des jets modificateurs pour prendre en compte les avantages et désavantages liés au terrain, à sa condition, à son arme, etc. Par contre, on passe son temps à faire des jets de D20 pour ouvrir une porte fermée à clé, ou à désamorcer un piège, ou pour « convaincre » les divers PNJ avec qui on interagit, etc. C’est rapidement assez gonflant. De plus, le résultat est trop souvent défavorable. Il est même impossible à atteindre lorsqu’il faut réaliser un score de 30 alors que le mieux que l’on puisse faire est 29. Étrangement, la réussite critique ne joue pas, là. Je sais bien que c’est le principe même des jeux de rôle de plateau, mais les deux Pillars of Eternity avaient su nous éviter ces moments qui cassent le rythme de l’histoire. Un site (malheureusement blindé de pubs) explique bien le mécanisme des dés dans BG3.

Un graphisme à la qualité relative

Ce n’est pas un jeu AAA et ça se voit : le moteur 3D (Divinity 4.0, une version améliorée de celui qui a servi à Divinity: Original Sin 2) de Larian Studio est plutôt limité. Certes, ce n’est pas aussi moche qu’un Shroud of the Avatar, mais quand on a passé des centaines d’heures à jouer à la franchise Horizon (Zero Dawn et Forbidden West), les cinématiques (surtout) et la représentation des personnages (les textures sont plutôt basiques), et bien, ça pique un peu les yeux, surtout quand on zoome au maximum sur un individu ou sur un bâtiment. De plus, l’animation desdits personnages est assez pitoyable tant elle est limitée dans les mouvements, les positions et les expressions. C’était bien la peine de faire du motion-capture… Ce sont toujours les mêmes mouvements et mimiques qui reviennent et ça lasse au bout d’un certain temps. Or, ces cinématiques sont très nombreuses, même quand elles ne servent à rien. À l’inverse, la représentation des lieux est réussie, heureusement vu le temps qu’on passe à arpenter les environs de la Porte de Baldur. Comme déjà dit, il s’agit de ne pas zoomer de trop près sur les bâtiments ou l’environnement car on s’aperçoit vite que les textures n’ont pas réellement de relief ; elles font vraiment plaquées sur des formes en 3D. La gestion des ombres, surtout sur les personnes, n’est pas terrible non plus. Pourtant ma carte graphique a toutes les options d’affichage au maximum. Mais bon, on s’y fait à la longue… et ça évite qu’on pleure l’absence d’un mode photo !

Vive les MODS

NexusMod propose un nombre très important de modifications à BG3 (c’est pour ça que j’ai acheté la version PC et non la version PS5). Mon billet « acte deux » reviendra plus longuement sur ce point lorsque j’aurai regardé de plus près tout ce qu’on nous propose. En fait, un seul MOD suffit à mon bonheur et me permet de tricher largement : Basket Full of Equipment. Et tant qu’à faire, autant récupérer la NSFW version qui ajoute un petit côté sexy (et sexiste vu que ça consiste surtout à déshabiller les personnages féminins) au jeu. En effet, outre de proposer des vêtements bien plus sympas que les horribles armures proposées par le jeu de base (je ne félicite pas le directeur artistique pour ses choix de design des armes et armures), on a la possibilité d’éditer leurs caractéristiques. On peut ainsi avoir un bikini (topless ou non) avec une classe d’armure 21. Il y a aussi quelques armes qui sont bien sympas et des anneaux modificateurs de caractéristiques qui sont très pratiques (indispensables même pour se faciliter la vie). En plus, avec le petit programme BG3ModManager, il est très simple à installer. Bref, un must have de mon point de vu de tricheur invétéré.

Conclusion

S’il y a trop de nombreux avis dithyrambiques et donc sans grand intérêt pour se faire une idée précise des qualités et des défauts du jeu, comme cela est trop souvent la règle sous l’influence des réseaux sociaux, d’autres sont rédigés avec un esprit plus critique. Une excellente vidéo YouTube résume assez bien l’impression que me laisse le jeu, en tant que non joueur des jeux de plateau situés dans l’univers des Forgotten Realms. Il me reste à terminer une première fois le jeu et le recommencer en jouant un peu plus intelligemment, ayant mieux compris les mécanismes de BG3.