HFW et ses MODs

Horizon Forbidden West et ses MODs

Dans la continuité du billet Horizon Zero Dawn et ses MODs, voici un petit point sur ce qu’il est possible d’utiliser avec la version PC d’Horizon Forbidden West. Celle-ci est disponible depuis mars 2024, les premiers MODs apparaissant très rapidement sur NexusMods. Une petite année et demi plus tard, où en sommes-nous ?

Des débuts poussifs

Au début, il s’agit surtout de proposer des réglages Reshade pour changer le rendu 3D du jeu, ou des sauvegardes. Il y a certes une table de triche pour Cheat Engine mais rien de bien folichon, surtout que l’utilisation de ce dernier a tendance à bloquer les succès des jeux (dans le cas présent, je l’ignore, je ne l’ai pas essayé). Néanmoins, début avril, le premier MOD indispensable est disponible : il s’agit de Gameplay Tweaks and Cheat Menu. Moins riche que la version originelle conçue pour HZD, il y a les options qui vont bien pour jouer sereinement, même en difficulté ultra-difficile. Le mois d’avril est d’ailleurs assez riche en propositions ; un quart des MODs actuellement disponibles sont sortis durant cette période. Malheureusement, aucun n’est réellement intéressant, y compris ceux sortis les mois suivants. La plupart reposent sur Reshade, y compris AIO Outfit Reducer Mod qui permet d’enlever le haut de certaines armures et de dévoiler la poitrine d’Aloy. Cela consiste à rendre transparents certains shaders, mais cela ne fonctionne que si la modélisation de notre héroïne n’intègre pas de tenue. Les joueurs et joueuses obsédé·e·s par la nudité d’Aloy ne peuvent donc pas trouver cette solution satisfaisante. De même, les personnes voulant avoir de nouvelles tenues restent dans l’attente.

Quand la rétro-ingénierie finit par aboutir

Après des mois de calme, notamment sur le Discord Horizon Modding, un MOD sans intérêt mais pouvant servir de « preuve de concept » est mis en ligne fin mai 2025, soit plus d’un an après la sorte du jeu. Il est désormais possible d’importer ses réalisations dans le jeu. En effet, si les moddeurs avaient trouvé assez rapidement comment extraire modèles 3D et textures du jeu malgré les grandes différences entre le nouveau moteur Decima et l’ancien, ils ont été longtemps dans l’incapacité d’inclure leurs créations dans le jeu. C’est désormais chose faite. Comme nous pouvons nous en douter, très rapidement, des MODs sont arrivés pour déshabiller Aloy : entre fin juin et début juillet, deux moddeurs postent sur Nexusmods leur proposition. Aloy nude mod remplace trois armures tenakth en deux versions, avec ou sans peinture corporelle. Le résultat est tout à fait satisfaisant, il faut l’avouer. Après tout, étant donné que de nombreux personnages masculins sont torse nu avec leurs tétons bien apparent, pourquoi n’en serait-il pas de même pour Aloy ? 🙂

La sexualisation d’Aloy est bien plus poussée avec le MOD HC Aloy – Skimpy Outfits. Quoi qu’en dise son auteur, il a manifestement projeté ses fantasmes dans la réalisation du modèle 3D et n’a pas cherché à coller au plus près de l’originale. Les seins sont exagérément gonflés et font artificiels. L’utilisation d’une sorte de « string ficelle » était peut-être dispensable, surtout que les éléments d’armure sont bien fendus « comme il faut » devant et derrière. D’autres images illustrant cette vision sexualisée d’Aloy sont disponibles dans la galerie NSFW. Hornycopter (au moins, son pseudo ne ment pas) semble avoir la même fascination pour Lara Croft, une des autres grandes héroïnes de jeu vidéo. Dans un genre différent, il propose aussi un MOD modifiant le visage d’Aloy afin de ressembler un peu plus à l’actrice qui l’incarne. Les changements sont plutôt subtils dans ce cas, le menton étant un peu plus pointu et les joues légèrement moins rebondies. Il y a trois variantes, selon que l’on veut faire disparaitre ou pas des rougeurs inévitables lorsqu’on vit en pleine nature.

En fait, il existe deux types de MODs, ceux qui sont compatibles avec HFW Mod Manager et qui peuvent être combinés (s’ils ne modifient pas les mêmes caractéristiques) et ceux qui sont uniquement utilisable en solo car les fichiers modifiés sont déjà générés et il n’y a qu’à les copier au bon endroit. Ce sont ces derniers qui sont apparus en premier. HFW MM n’est pas simple à installer, ou plutôt, il faut installer Python et sa librairie PyQt5 pour qu’il fonctionne. Une chose importante à faire dans les deux cas : sauvegarder (juste après avoir installé le jeu) les fichiers streaming_graph.core et streaming_links.stream car il suffira de les recopier dans leur dossier d’origine pour remettre le jeu dans sa version initiale et installer d’autres MODs. Quoi qu’il en soit, l’utiliser en vaut la peine car cela permet de mixer, même s’il faut éviter les conflits qui peuvent donner des résultats étranges quand ce n’est pas un plantage pur et simple du jeu. Il commence à y avoir des tenues intéressantes, il y a même une nouvelle coupe de cheveux qui fait ressembler Aloy à Bêta.

La galerie NSFW

Étant donné les MODs auxquels je me suis le plus intéressé, il m’était impossible de ne pas capturer quelques scènes proposant de la nudité féminine. Bien entendu, la galerie n’est pas directement visible afin que celles et ceux qui ne sont pas intéressé·e·s ou désapprouvent ces images n’aient pas à les subir, appliquant ainsi l’avertissement Not Safe For Work.

En conclusion

Il va falloir ne pas être pressé pour avoir d’autres MODs intéressants car Nexusmod ne croule pas sous les propositions. Cela montre bien la différence d’engouement entre HFW et HZD, le premier épisode s’étant vendu nettement plus que le deuxième. Actuellement, les ventes totales de la franchise s’élèvent à plus de 38 millions d’exemplaires toutes versions confondues, y compris le remaster de HZD, Horizon Call of the Mountain (le jeu VR) et possiblement LEGO Horizon Adventures. En 2023, les ventes de HZD PS et PC représentait 24 millions de ventes. Sur Nexusmod, on est à un peu moins de 100 MODs pour HFW alors qu’il y en a plus de 250 pour HZD (et 16 pour HZD remaster). Reste à attendre le troisième opus mais il est bien possible que ça ne soit pas avant 2027 avec l’arrivée de la PS 6. Horizon Online est prévu pour cette année (mais là, je ne me sens pas réellement concerné).

Pour ma part, j’utilise actuellement Reshade pour ses shaders invisibles, Tweak & Cheat pour sa caméra libre (pas très pratique), les ajouts de ressources dans l’inventaire et le mode demi-dieux pour ne pas mourir trop souvent (plus tard, je m’amuserai à me téléporter ici ou là). J’ai installé pour les besoins de ce billet Mod Manager (et donc cessé d’utiliser Aloy Nude car non compatible). Cela m’a permis d’utiliser quatre MODs d’Hornycopter : Bodypaint pour enlever les peintures corporelles, HM Customizer pour changer légèrement le visage de « Cheveux de feu », Skimpy Outfit pour dénuder partiellement notre héroïne et aussi la variante la dénudant complètement. À cela, j’ai ajouté un autre MOD, Lighter Queen Deadeye (faisant partie de la suite Lighter Outfits for Aloy) pour voir sa compatibilité. J’ai testé aussi Guardian Armor Set mais il rentre malheureusement en conflit avec Skimpy Outfit (ce sont les mêmes tenues qui sont remplacées). En plus, Aloy avec des cheveux courts, j’y arrive pas 🙂

Horizon Forbidden West – les photos

Après plus de vingt mois de jeu acharné sur PS4 Pro puis PS5, voici le temps de conclure la saga Horizon (du moins pour quelques années) par une galerie photo réalisée grâce au mode dédié aux captures d’écran de la PS5. Comme à mon habitude, ces différentes images ont été retraitées sous Photoshop. Les voilà regroupées en cinq thèmes, ce qui représente 80 photos.

Paysages de l’Ouest prohibé

Étonnamment, malgré les améliorations graphiques, les paysages de Horizon Forbidden West sont moins impressionnants (quoique plus fournis en végétation) que ceux de Horizon Zero Dawn. Peut-être parce que l’impression de nouveauté n’a pas joué, que la carte a été trop densifiée et que l’on passe trop vite d’un lieu à l’autre. En effet, l’impression de grands espaces est moindre, c’est indéniable. Il n’y a que les environs de la côte et San Francisco qui proposent quelque chose de vraiment saisissant. Ceci dit, les Couards sont superbes avec leurs arbres teintés des couleurs de l’automne.

Il fait sombre… Oh les belles lumières !

Le cycle jour/nuit est réglé de telle façon que l’on passe beaucoup de temps sous la lune. Ajoutons à cela les nombreux lieux sous terre qu’il faut visiter et la rousse Aloy ne risque pas tant que ça de prendre des coups de soleil. Cependant, ne nous plaignons pas car cela donne souvent lieu à de superbes scènes avec parfois des effets de lumières surprenants.

Action Aloy

Horizon Forbidden West n’est pas qu’un jeu d’aventure dans un mode ouvert. C’est aussi et surtout un jeu d’action. Cela permet de mettre en avant la vigueur et la tonicité de notre aventurière préférée. C’est ainsi qu’Aloy court, nage, saute, tombe, fracasse de pauvres ruines qui ne demandaient rien à personne. Elle est aussi sans égale au combat, comme tous ses ennemis ont pu s’en rendre compte.

Aloy, les portraits

Voici une série de portraits d’Aloy. Une fois qu’on s’est habitué à sa nouvelle tête, il est impossible de ne pas craquer pour notre jeune héroïne, surtout quand elle sourit (mais elle est souvent soucieuse et ça se comprend). Il n’y a pas de coiffes car celles-ci ont tendance à être trop envahissantes. En effet, certains casques ont le défaut de masquer quasi-entièrement le visage de Cheveux de feu.

Série de portraits

Lors de ses pérégrinations dans l’Ouest prohibé, Aloy a eu l’occasion de rencontrer de nombreux personnages. Tous ne sont pas marquants ou sympathiques, et quelques-uns ont été vus dans Horizon Zero Dawn. Voici une petite sélection de huit portraits, dont ceux de deux personnes qui se sont imposées par leur présence alors qu’elles ne font pas partie de mes chouchous. Et quel dommage que Varl n’ait pas gardé sa barbe, il est si beau ainsi.

Il va falloir maintenant attendre la version PC, et surtout les MODs qui iront avec (nul doute qu’il y en aura, même si le moteur Decima a profondément évolué) pour que je m’intéresse à nouveau (et surtout que je rédige de nouveaux billets) à cet excellent jeu (malgré tous ses défauts).

Horizon Forbidden West : Burning Shores

L’extension Burning Shores, attendue depuis des mois par les fans de la franchise Horizon, est enfin sortie (sur PS5 uniquement), 14 mois après la sortie du jeu Horizon Forbidden West. J’ai eu l’occasion de dire tout le bien mais aussi tout le mal que je pensais du deuxième opus, qui est toutefois un superbe et passionnant RPG-Action en monde ouvert. Mon avis sur le DLC est très proche de celui que donne ce YouTubeur mais cela ne va pas m’empêcher d’en parler rapidement ici, étant donné ma maniaquerie…

Effectivement, les quêtes principales (au nombre de six mais la dernière n’en est pas réellement une) se font un peu trop vite et un peu trop facilement (pour ma part, j’ai joué en mode difficile quasiment tout le temps). Du coup, même en ajoutant deux des quatre quêtes annexes liées à l’histoire principale, on termine assez rapidement Burning Shores. Je n’avais pas eu cette impression en faisant The Frozen Wilds, le DLC de Horizon Zero Dawn. Déjà, j’avais eu plus de mal à le faire. En effet, je l’avais attaqué tôt dans le jeu et donc avec un équipement limité en qualité alors que cette fois, étant donné qu’il faut avoir terminé je jeu, j’en étais à deux NG+ terminés avant d’aller à la recherche de l’ennemi du moment. Ainsi, mon équipement était survitaminé et j’avais accumulé beaucoup de ressources avant d’aller à Los Angeles. Ensuite, je n’ai pas ressenti de dépaysement, j’avais l’impression d’être dans un San Francisco un peu plus délabré et plus éclaté en de multiples petites îles. Ayant déjà passé pas mal de temps avec les Quens dans le jeu principal, il n’y avait pas la découverte approfondie d’une nouvelle tribu. De plus, nous n’apprenons peu de choses supplémentaires sur les Quens, contrairement à ce que nous avait peut-être laissé penser la communication de Guerrilla. Néanmoins, malgré le peu d’interactions avec les nouveaux personnages (d’où leur manque de profondeur) et le peu d’aide reçue de la part de Seyka, la nouvelle camarade d’Aloy, l’aventure est très prenante et nous prépare pour la suite que nous aurons peut-être la chance d’avoir dans quatre ans. Car si Guerrilla nous a un peu survendu le DLC, celui-ci nous promet beaucoup de bonnes choses pour la suite.

Heureusement, les différents à-côtés du DLC sont réussis. Parcourir les différents lieux d’une Los Angeles devenue archipel est réellement plaisant tant les paysages sont magnifiques et malgré une activité volcanique bien plus limitée que prévu. La quête secondaire liée à Gildun est excellente, la recherche des objets à collectionner (les figurines de Pangée et les babioles de ratisseurs) est rendue très intéressante car ils ne sont plus indiqués sur la carte et ils sont intégrés à des mises en scène intéressante. Il y a aussi de nouvelles armures et armes très performantes, qui pourraient être bien utiles dans l’optique d’une nouvelle NG+ en mode très difficile. Il y a aussi un nouvel easter egg très amusant. N’oublions pas un nouveau creuset réussi, lui aussi, même s’il ne sert pas à grand-chose. Il aurait peut-être fallu le rendre obligatoire pour apprendre à pirater les Ailes d’Hydros qui ne servent à rien, en réalité, tant le moment où il faut alternativement voler et plonger dans l’eau est court et simple à réussir. En fait, les Ailes d’Hydros sont aussi liés à la seule activité qui est sans intérêt (en plus, elle est buguée), les captures aériennes. Quand on pense qu’une des excuses bidons de Guerrilla pour justifier le non-portage sur PS4 est que la modélisation des nuages demandait trop de ressources de calculs pour la PlayStation de la génération précédente (pour l’animation de l’Horus, on peux mieux l’admettre)…

N’oublions pas qu’il s’agit d’un monde ouvert où il fait bon (enfin, si on peut dire car les machines y sont puissantes et assez agressives) de s’y promener, à pied, avec une monture, en bateau ou en volant. Il faudra donc prévoir entre vingt et trente heures de jeu pour finir complètement et apprécier à sa juste valeur Burning Shores, avant de pouvoir repartir pour de nouvelles aventures.

Horizon Forbidden West, la chronique

Après plus d’une centaine d’heures et quatre-vingt-pourcent du jeu effectués (l’histoire principale est terminée), il est temps de donner mon avis sur Horizon Forbidden West. Il s’agit de la suite directe du jeu vidéo Zero Dawn sur lequel j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’écrire sur ce blog quelques lignes illustrées (ici ou , par exemple).

Sorti en février 2022 sur Playstation 4 et 5, Forbidden West a connu immédiatement un grand succès auprès des possesseurs de PS5, mais les retards de livraison de cette console font que les ventes du nouvel opus sont nettement en retrait (pour l’instant) par rapport à celles de son prédécesseur. D’ailleurs, à chaque livraison d’importance de la nouvelle console de Sony, nous voyons un pic des ventes de Forbidden West. Manifestement, de nombreux fans du jeu possédant une PS4 attendent de pouvoir renouveler leur matériel avant de partir pour l’Ouest prohibé. Votre serviteur, ne pouvant pas attendre une future et lointaine version PC (il avait fallu trois ans pour le portage de Zero Dawn), a investi dans une PS4 pro d’occasion, choisissant une sorte de compromis grâce à la puissance graphique accrue de la PS4 pro. Une vidéo comparant le jeu dans ses différentes versions est disponible sur YouTube. De toute façon, le jeu est magnifique sur toutes les PlayStation, et les différences sont parfois subtiles.

Guerrilla, le studio de développement, nous avait promis un meilleur graphisme, un monde ouvert plus vaste, plus varié et plus dense, plus de quêtes secondaires, plus de cinématiques, une plus grande liberté de mouvement, plus d’ennemis (moins stupides) et plus de machines, un meilleur arbre des compétences, le tout proposé dans une super histoire. Il faut reconnaître que les promesses sont tenues sur ces différents points. Pourtant, les sujets d’agacement et même d’énervement ne manquent pas tout au long du jeu, surtout qu’il n’est pas possible, pour gagner du temps ou se faciliter la vie, de tricher sur console comme on peut le faire sur PC grâce aux MODs. Voici donc, dans une alternance de bons et mauvais points, mon avis sur Forbidden West.

Une histoire réussie

L’histoire est vraiment le point fort du jeu. Elle crée, après chaque quête principale, une envie d’en savoir toujours plus, et elle se termine sur un rebondissement qui donne envie d’avoir la suite. Il y a énormément de cinématiques, de dialogues avec les différents NPCs (non-player character) rencontrés dans un monde ouvert très varié. Le tout est accompagné par une excellente bande son. Il en résulte un jeu captivant, immersif et qui se révèle être très addictif. Adressons toutes nos félicitations à Ben McCaw (directeur narratif) et à Annie Kitain (écrivaine principale) pour leur excellent travail. Difficile d’être plus précis sans dévoiler une partie du jeu. Il ne reste plus qu’à espérer que l’extension que tout le monde attend (le DLC n’est toujours pas annoncé à fin septembre) soit de la même qualité. Il n’y a aucune raison d’en douter, surtout quand on se souvient de The Frozen Wilds, une belle réussite.

Certain·e·s d’entre nous apprécierons le côté « féministe » du jeu car les personnages féminins en charge de responsabilités, actives et agissantes sont nombreuses, que ça soit du côté des « gentilles » ou des « méchantes ». Bien entendu, et malheureusement sans surprise, cette importance prise par les femmes n’a pas toujours été au goût de certains gamers, ce qui s’est vu sur certains réseaux sociaux. Sur le point de la diversité, notons tout de même une diminution notable de la présence de personnes d’origine asiatique par rapport à l’opus précédent. Cela est un peu regrettable.

Un graphisme amélioré mais pas sans défaut

Il faut le reconnaître, c’est beau. La saturation des couleurs est peut-être parfois un peu trop poussée, certes rendant le jeu plus attirant mais donnant parfois effet un peu artificiel, faisant penser à Avatar, le film, et à Pandora: The World of Avatar, l’espace thématique proposé dans le Walt Disney World Resort en Floride. Ceci dit, même sur PS4, le graphisme des paysages (variés), de la végétation et des bâtiments est réellement impressionnant. L’animation est, elle aussi, réussie et démontre une grosse amélioration de Decima, le moteur du jeu.

Par contre, il y a un gros problème sur le visage des personnages. Ils font tous plus juvéniles : leur figure est plus ronde, elle est moins marquée par les ans et la rudesse du monde dans lequel ils vivent. Ce n’est réellement gênant que pour ceux que nous avions l’habitude de voir dans Zero Dawn, mais c’est véritablement un gros loupé. Malheureusement, ça ne va pas être le seul, d’autres, au niveau du gameplay, sont pires. Le cas le plus extrême est celui de Petra, une cheffe Oseram, aux traits marqués par une vie difficile. Erend est plutôt loupé lui aussi (tout comme l’est Talanah, argl !). Seul Varl, surtout quand il est barbu, s’en sort particulièrement bien.

Le visage d’Aloy est aussi concerné par le problème. Les changements sont parfois subtils mais le résultat est régulièrement malheureux, surtout sur certaines expressions. Par contre, celles-ci sont nettement plus variées, permettant d’avoir une Aloy plus vivante lors des cinématiques. Cependant, la réussite n’est donc pas toujours au rendez-vous du fait de la forme quelque peu changeante de la tête. Néanmoins, l’habitude vient petit à petit, par la force des choses. Il n’empêche que des yeux plus grands, un front un peu moins dégagé (généralement caché par une coiffe), des joues un peu plus pleines avec des pommettes un peu moins hautes, un menton moins un peu plus court, donnent souvent une figure plus ronde. Cela crée donc un effet de jeunesse avec une impression de néoténie plus prononcée. Par contre, d’autres fois, il n’y a quasiment aucune différence entre les deux générations d’Aloy. Étrange…

C’est quand même un peu dommage d’avoir revu à ce point les faciès des quelques personnages de Zero Dawn repris dans Forbidden West.

Un monde vaste et varié mais…

Un monde ouvert se doit d’être de grande taille et varié, afin de ne pas lasser les joueuses et joueurs qui doivent le parcourir en long et en large sans avoir une impression de répétition. De ce côté, c’est réussi. Entre la rocaille des Couards (une vallée encaissée), la sylve de Mélopée, la côte maritime de San Francisco, le désert de Las Vegas, des montagnes enneigées au Nord et les autres environnements proposés, il y a vraiment de quoi faire, sans oublier les lieux sous-marins à visiter régulièrement. Pourtant, des internautes se sont amusés à comparer la carte de Forbidden West avec celle de Zero Dawn (et son DLC) : le nouveau monde n’est pas tellement plus vaste. Par contre, comme il est tout en longueur, nous avons l’impression qu’il faut plus de temps pour le parcourir, même en passant au dessus des montagnes sur le dos d’une Aile d’Hélion.

Mais le problème n’est pas là. L’équipe de Guerrilla a voulu trop en faire et il y a trop d’activités diverses, beaucoup trop d’activités pour l’espace proposé, ce qui fait qu’elles sont un peu toutes les unes sur les autres. C’est bien simple, il y a trop de tout : trop de machines, trop de lentilles, trop d’avant-postes rebelles, trop de reliques, trop de panoramas, trop de boites noires, trop de drones, trop de fleurs de métal, etc. Cela devient vite gavant de refaire pour la énième fois la même chose, juste dans un lieu différent. En effet, pour chaque type d’activité, les mécanismes sont rapidement un peu les mêmes et ils sont souvent assez énervants. Nous avons l’impression que les producteurs ont voulu en « donner pour leur argent » aux gamers les plus exigeants et ont gonflé artificiellement la durée de vie du jeu.

Le pire reste l’amélioration des armes et armures. Déjà, les unes comme les autres sont nombreuses. Les personnes complétistes y trouveront peut-être leur bonheur mais ça ne rime à rien d’avoir autant de variété. Il y avait dix-huit tenues (y compris les bonus de pré-achat) existant souvent en trois ou quatre versions dans Zero Dawn. C’était déjà beaucoup, il y en a quarante-quatre visuellement très différentes maintenant. Elles ont trois à cinq niveaux d’amélioration qui demandent un grand nombre de composants, de plus en plus difficile à obtenir en fonction du niveau, bien entendu. Il en va de même avec les armes. Il y en avait vingt-quatre avant (trois du DLC pouvaient être améliorées une fois), il y a désormais vingt-trois types d’armes, certaines pouvant compter plus d’une dizaine de variantes. Par exemple, pour l’arc de chasseur, il existe dix-neufs versions. Il faut les améliorer, ce qui demande énormément de ressources que nous pouvons obtenir en chassant telle ou telle machine. Les quantités de ressources demandées sont tellement importantes dans certains cas qu’il faut des heures et des heures de farming pour les amener à leur niveau maximum. Et du coup, vous allez rapidement atteindre le niveau 50 (on ne peut pas aller plus haut) alors que vous n’avez fait qu’un tiers ou la moitié du jeu. En plus, si vous jouez en mode normal ou supérieur, cela va vous consommer de nombreuses ressources de munition, en plus du temps nécessaire pour tuer la bestiole convoitée. C’est ridicule et je ne comprends pas comment Mathijs de Jonge (le réalisateur) et Joel Eschler (le producteur) aient pu laisser passer ça. Pourtant, l’idée de l’établi était bien trouvée. Elle est gâchée par les composants demandés pour les améliorations.

Je vous fais grâce des autres nombreux ratés du jeu à mes yeux : séquences de plateformes exaspérantes aux sauts parfois millimétrés (Latopolis remporte la palme du pire lieu, devant certaines ruines de reliques), parties tout aussi énervantes de beat’em up dans les fosses de combat où il faut réussir des combos en appuyant sur la bonne commande au dixième de seconde près. Certes, rien de tout cela est, en général, obligatoire à moins de vouloir compléter tous les arbres de compétence. D’ailleurs, à ce propos, le système de progression d’Aloy est bien vu, il faut le reconnaitre. Il n’empêche qu’à l’arrivée, Forbidden West donne l’impression d’être un jeu mal équilibré et donc à moitié raté. Résultat, il ne donne pas vraiment envie de faire une nouvelle partie plus (NG+) mais plutôt d’attendre le DLC pour replonger dans l’histoire d’Horizon.